Depuis plusieurs années, la fiscalité française impose des contributions spécifiques aux contribuables les plus aisés. La CEHR, en vigueur depuis 2012, s’applique automatiquement en complément de l’impôt sur le revenu. En 2025, une nouveauté s’ajoute : la CDHR, ou Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus. Si ces deux dispositifs ciblent les mêmes foyers fiscaux, leurs mécanismes diffèrent sensiblement. Et la CDHR introduit une obligation inédite : verser un acompte dès décembre 2025. Explications.
Deux logiques fiscales différentes
La CEHR repose sur une surtaxe progressive : 3 % ou 4 % selon le niveau de revenu fiscal de référence (RFR). Elle s’applique aux revenus dépassant 250 000 € (personne seule) ou 500 000 € (couple), et figure directement sur l’avis d’imposition. Le contribuable n’a rien à faire.
La CDHR introduit une autre logique : garantir un taux d’imposition global minimum de 20 % pour les foyers à hauts revenus. Si l’impôt effectivement payé (IR, prélèvements, CEHR) ne permet pas d’atteindre ce taux, la différence est due au titre de la CDHR. Ce calcul s’effectue à partir d’un RFR ajusté, qui exclut certains revenus exonérés.
Une nouveauté à anticiper : l’acompte de décembre
Contrairement à la CEHR, la CDHR ne sera pas régularisée automatiquement. Le contribuable devra verser un acompte représentant 95 % de la contribution estimée, entre le 1er et le 15 décembre 2025. En cas de sous-estimation supérieure à 20 % ou de paiement hors délai, une majoration de 20 % sera appliquée.
Ce mécanisme suppose une vraie anticipation. Il faudra identifier les revenus entrant dans le calcul, vérifier les seuils et majorations applicables (comme l’abattement de 12 500 € pour les couples ou de 1 500 € par enfant à charge), et estimer précisément le montant de l’impôt global déjà versé.
Nous accompagnons nos clients dans ces démarches. Notre objectif : sécuriser le calcul de la CDHR, simuler le bon niveau d’acompte et éviter tout risque de pénalité.
Comparatif rapide : CEHR vs CDHR
| Élément | CEHR | CDHR |
|---|---|---|
| Entrée en vigueur | 2012 | 2025 |
| Objectif | Surtaxer les hauts revenus | Garantir une imposition minimale de 20 % |
| Seuils | 250 000 € / 500 000 € | Identiques |
| Assiette | RFR total | RFR ajusté (hors exonérations) |
| Mode de calcul | 3 % / 4 % | Montant dû = différence jusqu’au seuil des 20 % |
| Paiement | Automatique (via avis d’imposition) | Acompte à verser en décembre |
| Pénalités en cas d’erreur | Aucune spécifique | Majoration de 20 % si retard ou sous-estimation |
| Accompagnement conseillé ? | Optionnel | Oui, pour sécuriser le calcul de l’acompte |
Une fiscalité en mutation
La mise en place de la CDHR traduit un changement dans la philosophie fiscale : l’administration ne se contente plus de taux marginaux progressifs, elle impose désormais un seuil d’imposition effectif minimal. Pour les contribuables concernés, l’enjeu n’est plus seulement de déclarer ses revenus correctement, mais aussi de prévoir et payer avant d’être appelé à le faire.
Cette évolution oblige à plus de rigueur, plus tôt dans l’année. Dès l’automne 2025, les foyers concernés devront avoir réalisé leurs simulations pour établir si l’acompte est dû et dans quel montant.